La première église construite en cette localité, vers 1672, n’était qu’un édifice en bois, de la grandeur d’une maison ordinaire, fait en colombage comme on les faisait presque toutes à cette époque. Elle avait 45 pieds de long, sur 20 de large, et n’était pas encore achevée en 1684. Remarquons aussi qu’il y avait à peine quinze ans qu’on y avait commencé les premiers défrichements, et qu’on y comptait alors guère plus de 175 individus. C’est vers 1669, autant qu’il est possible d’en juger par les anciens titres, que se firent les premiers établissements à Saint-Jean.
Les registres de cette paroisse qui pourraient nous éclairer sur ce point, sont très incomplets, ayant été gâtés par l’humidité, lorsqu’ils furent enfouis dans la terre à l’époque de l’invasion. Ils sont tellement altérés qu’ils sont parfois illisibles.
Elle fut appelée Saint-Jean en souvenir du Sénéchal, le fils aîné du gouverneur Jean de Lauzon. Une de ses filles, Angélique, fut religieuse au monastère des Ursulines et prit le nom de sœur Saint-Jean. Elle était la troisième fille du Sénéchal ; un jeune garçon, Charles, l’unique héritier de cette noble famille, mourut, jeune encore, et ses biens patrimoniaux passèrent à la famille Juchereau de Saint-Denis.