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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

affection particulière pour un vieillard, appelé Eynaud, qui avait dans sa jeunesse été garçon de labour dans la maison de mon père. Le vieil Eynaud le lui rendait bien, en lui gardant les os des côtelettes qu’il mangeait en nous donnant de la paille fraîche pour le chenil du brave chien. Le bonhomme avait ses enfants mariés et logés à divers coins du village. Pan-perdu leur faisait des visites à tous et, un jour que l’un d’eux perdit une fillette, il émut toute la famille par les démonstrations et les plaintes qu’il fit autour du petit cadavre. Le père de la fillette et sa femme et ses autres filles considèrent depuis lors le digne Pan-perdu comme un enfant de la maison. Et parfois, dans les nuits d’hiver, quand le chien s’ennuyait ou qu’il avait froid dans sa niche, il allait gratter à leur porte. Le père se levait pour ouvrir au « chien du poète » et monsieur Pan-perdu montait à pas de loup dans la chambre des filles et se gîtait dans leur lit tout le reste de la nuit.

» Quand le vieil Eynaud mourut, tous ses enfants l’entouraient, attendant son dernier soupir.