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L’AU DELÀ ET LES FORCES INCONNUES

sacré. Il voyait ce médecin comme un apôtre, dont le regard sonde les âmes jusqu’au tréfonds, pour mieux les guérir. Charcot lui apparaissait, tels ces mystérieux bienfaiteurs du monde, tout science et dévouement ; et, quittant la Russie, il allait avec moi vers ce vaste hôtel comme on fait un pèlerinage vers un sanctuaire fertile en miracles. L’opinion de Charcot sur le mysticisme lui semblait une des plus importantes et il savourait d’avance l’aménité du grand homme, la profondeur des vues, l’éloquence et la chaleur des phrases, tout ce que pouvait apporter de documents neufs un expérimentateur dont la vie — il le croyait du moins — se voue aux sciences encore indécises de l’âme et qui a ouvert des voies nouvelles aux jeunes médecins, aux savants d’aujourd’hui et de l’avenir.

Manouiloff franchit avec émotion la somptueuse grille du boulevard Saint-Germain ; un larbin de bourgeois vaniteux et grippe-sous le dévisagea.

— Ah ! mais, vous savez, Môssieu Charcot a des malades ; il faudra attendre, si vous êtes de la presse.