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L’AU DELÀ ET LES FORCES INCONNUES

ment là, tandis qu’il fait le geste de m’asseoir, que Manouiloff découvre Charcot dans le petit homme aux allures de comédien illustre, habitué de jouer, avec sa face rasée, les prélats ou les diplomates.

Il tient une carte entre ses mains très soignées, d’où s’exhale un parfum recherché. Des lettres à écriture de femme se chevauchent et, au coin des feuillets, des heures de rendez-vous fixés en hâte au crayon bleu.

La salle s’étend monotone et encombrée, semblable à un hall, rappelant le cabinet de travail d’un savant allemand ; des monceaux de livres, vierges du contact des doigts, s’entassent et des échelles y conduisent, que des pieds de chercheur n’ont guère foulées.

Les yeux du docteur Charcot, ces yeux qui fascinèrent tant d’hystériques, semblent brutaliser, et devant ce froncement autoritaire du sourcil, l’illusion du comédien s’atténue pour céder la place à l’évocation d’un de ces antiques sorciers du moyen âge, dont le secret inutile ne fut jamais dévoilé.