Ce fut un repas idéaliste et scientifique. Devant moi, la large baie vitrée de ce quatrième étage me mettait en face du ciel, et j’avais à mes côtés l’explorateur le plus assidu de ce firmament, celui qu’un Américain, M. Lowell, appela le « Christophe Colomb de la planète Mars ».
« Il n’y a pas de meilleur moment pour causer de l’immortalité de l’âme que le dessert », me disait un soir Renan.
Chez Camille Flammarion, nous en parlâmes à tous les plats.
Il m’affirma :
— Vous savez les quatre conclusions que je porte et que je maintiens. Elles sont établies sur quatre cent trente-huit phénomènes d’ordre psychique : apparitions télépathiques, rêves prémonitoires, etc., que j’ai exposés et discutés :
1° L’âme existe comme être réel, indépendant du corps ;
2° Elle est douée de facultés encore inconnues à la science ;
3° Elle peut agir et percevoir à distance sans l’intermédiaire des sens ;
4° L’avenir est préparé d’avance, déterminé