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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

et même contraint, d’espérer que j’en serai récompensé un jour. Le serai-je ? personne n’en a jamais rien su, et cela m’est fort indifférent. D’autres ont travaillé pour moi ; il est juste que je travaille pour les autres.

Ça, c’est une loi morale.

Elle n’est pas bien reluisante, j’en conviens. Elle ne séduit pas l’imagination, elle ne provoque pas des effusions de sensibilité et de tendresse ; elle ne s’entrave pas de cérémonies mystiques. Elle se passe de culte. Elle ne s’en impose pas moins impérieusement à la conscience ; elle n’en mérite pas moins le nom de religion : c’est la religion de la solidarité.

Notre premier devoir, c’est le travail ; notre second, c’est la bonté.

Il faut être bon ; plus je vieillis, plus je sens la nécessité du précepte. Il n’y a de joie véritable qu’à être bon ; il n’y a même de grandeur morale qu’à cela. J’ai vu avec un plaisir infini dans le livre de M. Jules Bois que la plupart du temps les petites religions dont il parle semblent