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L’AU DELA ET LES FORCES INCONNUES

nages nages qui portaient des feutres à plumes, et la rapière relevait leur manteau en queue de coq. Ces petits diables allaient toujours en diminuant de taille ; ils avaient le nez en clarinette, et le dernier, un peu en retard, soufflait dans le derrière du précédent. J’avais eu d’abord très peur, mais peu à peu je me rassurai en observant leurs mœurs. Ces grotesques avaient une tendance à ne jamais quitter la muraille, et, pourvu que je ne criasse point, à ne pas s’occuper de moi. Ce ne fut que quelques années après que j’eus l’explication de ces comiques fantômes. Je les reconnus chez madame Letord, dont l’échoppe était située en bordure du terrain sur lequel on a bâti depuis l’Ecole des Beaux-Arts. Ma maison était tout près, et il m’arrivait, étant enfant, de regarder chez elle des recueils de papier jaune renfermant des figures de Callot. J’étais fixé : mes petits diables n’étaient que des souvenirs. Ce fut ma première et dernière vision.

M. Anatole France, de sa main nerveuse, plissa la petite toque rouge sur son front :

— Les occultistes et les spirites reprochent