sa gourme. » Le poète causait en mangeant :
« C’est très bon, ce riz… »
Nous en vînmes à ses livres et aux hymnes à l’amour qu’ils renferment.
— L’amour, dit-il, est la chose la plus sainte et la plus charmante. Et la femme… l’être le plus difficile à mener… Du moment qu’on accepte une femme, elle vous fait marcher.
— À propos de l’amour, Moréas m’a dit qu’il était vraiment le poète mystique.
— Il me l’a dit à moi aussi… Une fois il vint à moi mystérieusement : « Verlaine, soyons mystique ! cria-t-il en effilant sa moustache. — Comment faut-il faire ? demandai-je. — Et il répondit : — Faisons l’amour et ne le disons pas !
— Avez-vous parcouru cet Eliphas Lévi dont faisait grand cas notre ami Villiers de l’Isle-Adam ?
— Maintenant que je deviens gaga, je m’en vais lire tout ça… »
Cette causerie, que je retrouve, je la donne telle que je l’écrivis selon mes notes, le soir même. Verlaine mourait l’année d’après.