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L’ÉVOCATION DU DIABLE

Souviens-toi du document que laissa celui qui était ou qui signa le pape Honorius[1]. Pages de perdition, de massacre et d’imposture ! et, dans ton imagination moderne, qu’elles groupent les éléments nouveaux d’une pantelante réalisation. Éliplias voulut y voir des doctrines gnostiques, une sorte de philosophie du mal ; tu y discerneras plus exactement la pratique du sortilège, l’entraînement psychique de la damnation.

Peux-tu hésiter ?

Les premières paroles t’apprennent que le chef de l’Église a été instauré chef des enfers, de par la volonté du Christ, annonçant à Satan : tu ne serviras qu’un seul maître. Et le pape Honorius décida, le premier, de communiquer sa juridiction à ses frères, « craignant que dans l’exorcisme des possédés, ils ne soient épouvantés par la figure des anges rebelles ».

Solennelle illusion ! la religion excuserait le démonisme. En effet les « marteaux », les « fléaux », les « fouets », les « liens », les « conjurations très fortes et très terribles » témoignent de cette évocation régulière de Satan, pour le chasser des âmes il est vrai, pour le faire apparaître, cependant. L’exorciste excite le démon tantôt par des appels, tantôt par des prières, tantôt par des malédictions. Et Dieu est incontestablement glorifié par ces prodiges !

Et la tentation insinue :

« Si tu ne te conformes pas à la Bulle, qui exige qu’on observe ses secrets inviolablement, Satan te possédera tandis que tu dois le posséder et le tenir. Ne faut-il pas connaître la voie souterraine par où descendre à l’Enfer, afin

  1. Honorius II ou Honorius III, peut-être Cadulus évêque de Parme, antipape.