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Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/170

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LE SATANISME ET LA MAGIE

culotte à boucles, harnaché comme un domestique d’ancien régime… Celui qui a dit : « Non serviam » est marqué d’une livrée, même en ses livres triomphaux !


Enfin tes souhaits vont être exaucés ; ton compagnon et toi, lui trop disgracié, toi trop jeune, vous ne connaissez que peu de choses, vos désirs sont quasi vierges de réalisations ; aussi votre Imaginative espère quelque Alhambra en une Espagne magique, complote de faire voler à Dieu le miracle indu, par Satan-Prométhée, d’obtenir, sans l’avoir gagné, le bénéfice d’habiter quelques minutes sur la lisière de la vie et de la mort, de boire avec tous les sens le ten du monde !

Le sorcier et toi, vous êtes surtout abominables de louher vers les médiocrités humaines ; vous profanez même votre forfait en le voulant utile à vos bas desseins.

Bon sorcier que j’ai presque exalté, tu te déshonores, si tu sors de ton empire de pauvreté et de désespoir, si tu t’enthousiasmes pour les splendeurs et les puissances qui te persécutèrent et que tu avais dédaignées. Bon sorcier, prends garde !

Mais le bon sorcier n’écoute pas.

Il oublie que peut-être en d’antérieures existences, il démérita jusqu’en la juste injustice de son ignominie, que peut-être, âme neuve, il a besoin pour se former, pour devenir à son tour un élu, d’un préalable enfer ; qu’il doit se lamenter et déchoir, se résigner à ses mésaventures, ne pas convoiter une inutile et fausse satisfaction qui le déprimera, le fera redescendre en un trou plus obscur comme un reptile, qui, affamé, s’approchant d’une caravane, est traqué par cette caravane avec plus