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LA RIDICULE ÉPOUVANTE DES LARVES

néant, se complaire à cette recherche de la stérilité et de l’idiotie, être soi-même quelqu’un de lamentablement et de comiquement embryonnaire, une sorte de larve forcenée.


Or, en ce siècle, les providences choisirent pour cette mission le plus niais, le plus majestueux et le plus poignant des jobards, Alexandre, Vincent, Charles Berbiguier de Terre-Neuve du Thyn, qui écrivit :


LES FARFADETS
OU
TOUS LES DÉMONS NE SONT PAS DE LAUTRE MONDE


et lança cet ouvrage en trois volumes « chez tous les marchands de nouveautés des quatre parties du monde ».

Suivons ce Don Quichotte bourgeois dans sa guerre hyperbolique contre les Malandrins de l’Invisible, afin de comprendre le péril contagieux et mesquin qui attend toute débilité cérébrale penchée sur l’au delà. Berbiguier, honnête homme dans le sens inférieur de ce mot, infecté de la vertu médiocre dont s’honorent les classes moyennes, se crut marqué par le Très-Haut pour révéler au monde les pernicieux prodiges des Larves, nommées par lui « Farfadets ». Tout n’est pas mensonge dans ce tissu d’extraordinaires inepties. Au même titre que saint Antoine et le curé d’Ars, Berbiguier fut molesté réellement. Telle vérité ésotérique, comme le nombre innombrable des mirages sataniques et la présence des démons dans le cœur