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LE SATANISME ET LA MAGIE

ment obtuses de ce siècle, — mieux narrer la malice des invisibles magiciens. Incontestablement, et tout en faisant la part de la tendance à l’hallucination, Berbiguier souffrit d’un trouble, anormal même pour un malade ouvert à la folie des persécutions. Ces pertes d’argent, vols de farfadets, ces batailles nocturnes et ces chatouillements (qui ne viennent pas toujours des puces seules) la vision et l’audition constante de ses ennemis et jusqu’à cette mort touchante et imprévue de l’écureuil, tout décèle la présence mystérieuse d’une malignité, d’une perfidie rôdeuses. Le farfadet, il ne le flaire pas seulement dans le plan astral, mais aussi dans des corps visibles, il reconnaît que « tous les démons ne sont pas dans l’autre monde ». Ici il a amplement et profondément raison ; il sait — et expérimentalement — que la volonté corrompue des vivants est « farfadet » elle aussi et sur des nerfs prévenus agit à distance, avec insistance et cruauté. Un autre secret, celui de notre solidarité avec les pauvres animaux qui nous accompagnent, il l’a divulgué avec toutes ses larmes sur le sort malencontreux de son pauvre Coco ». Depuis longtemps déjà, l’écureuil subissait le contre-coup des attaques dirigées contre son maître. Il devait finir bien tristement.

Coco, mon écureuil, raconte Berbiguier, était ma seule consolation. Le dernier jour de sa vie, il fut plus particulièrement caressant. Quand je me mis à table, je l’invitai à me tenir compagnie. Il vint à côté de moi, mais ne mangea pas comme à son ordinaire… Pressentait-il que c’était pour la dernière fois ? Les enragés farfadets le firent se placer entre le drap du lit et le matelas. Lorsque je voulus me coucher, au moment où je posai un genou sur mon lit, un farfadet me prit par les épaules et me bouscula avec violence. Hélas ! je sentis que j’avais écrasé mon pauvre petit écureuil. Qu’on juge de mon désespoir ! Coco n’était plus. En vain