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LE SATANISME ET LA MAGIE

le fiancé. Si belle, les déesses doivent te protéger. — Je n’appartiens plus aux déesses Je suis la proie d’un Dieu hypercharnel. J’ai renoncé à ton baiser, à notre race. — Tu es donc la vierge attendue ; oh ! demeure ; donne-toi. — Je ne le puis, le vœu de ma mère chrétienne m’a enchaînée au cloître ; je ne pourrais être que l’épouse de tes nuits, le petit souffle qui passe dans les chambres sans lampe. — Je te veux tout de même, que tu sois esprit ou femme, infidèle à nos dieux, ou la fille de Cérès ! » L’ombre se remplit alors de râles et de soupirs, de gestes confus, d’angoisse. Ils pleurent, ils aiment, ils bravent la loi divine, ils protestent par le baiser contre l’ascétisme et contre la mort.

Mais la mort ne pardonne pas à ceux qui la violent. Le cloître est plus puissant que la vie. Dès que l’aube touche les fenêtres, l’amante chuchote : « Tu dois mourir à ton tour, bien-aimé. Ma caresse est de celles dont on languit sans guérir. Viens au tombeau, viens au cloître, abandonne le dieu trop matériel, il n’est de bonheur qu’au delà de la vie, il n’est repos que hors la vie.