Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
262
LE SATANISME ET LA MAGIE

troubles profondeurs de son être à l’émigration des corpuscules sensibles, pareils à des femmes en deuil qui vont pleurer devant une prison, — il profitera justement de l’élan, vers l’effigie, de son peuple intérieur, mais il l’ordonnera en phalange serrée et sous les armes ; il mettra entête sa volonté, sa haine aussi, l’orgueil de délivrer, serait-ce par l’extermination de l’oppresseur, la partie déjà opprimée de lui-même. Et une conflagration a lieu, une bataille redoutable, dont le champ est l’effigie ; celle-ci, en effet, n’est pas seulement chargée des dépouilles de l’envoûté, de ses énergies à lui, elle est aussi comme lourde de la colère de l’envoûteur, elle a bu ses exécrations, elle suinte de ses furies.

À proprement parler, voilà « le choc en retour ». Vous avez éveillé la sensibilité de votre victime ; si ses forces actives sont efficaces, elles peuvent déchaîner contre vous un tourbillon de revanche, qui, exalté par l’instinct de défense et de conservation, risque de vous emporter aussi aisément qu’une raffale arrache une branche pourrie.

J’appellerai ce choc en retour « le choc en retour par le glaive » ; car il y a là contre l’opérateur de ténèbres comme la victorieuse pointe d’une justice, l’assaut d’une nation armée, qui répond à l’assiégeant par une vigoureuse sortie.


L’autre choc en retour que je désignerai sous cette appellation, symbolique aussi, « le choc en retour par le bouclier », c’est une réplique en quelque sorte silencieuse, le refoulement des énergies belliqueuses par une triple enceinte, haute et close, impassibilité où se brise et s’acharne la colère au point de se lacérer elle-même, ne pouvant plus rien délabrer.