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LE SATANISME ET LA MAGIE

« J’avais seulement Tasceodant d’une âme forte sur des âmes faibles. » On lui répondit : « Mais cela, c’est déjà l’envoûtement. »

Le xviie siècle, si correct, si raisonnable, le siècle de Descartes et de Bossuet, du débauché Racine aussi, qui savait demander aux drogues l’agrément de nouvelles maîtresses, est gangrené de vénéfices. Le procès de La Brinvilliers et de La Voisin a établi qu’un quartier de Paris tout entier était le mauvais lieu des messes noires et des envoûtements[1].

Déjà, dès l’aurore du siècle, « les sorcières de Macbeth, dit M. Frédéric Delacroix, conseiller à la cour d’appel de Rouen[2], ont été dépassées ».

Par une rayonnante nuit d’été en 1619, le gardien du cimetière de Saint-Germain des Prés aperçoit trois vieillardes déposant en une fosse de la chair sanglante. Il les fait arrêter. On déblaie la terre souillée, on y trouve « un cœur de mouton plein de clous à lattes, bordé en forme de demi-croix et force longues épingles y tenant ». L’une des sorcières avoue que c’est un maléfice d’envoûtement.

À peu près à la même époque, une femme, jalouse d’un jeune lord, s’empare du gant de la main gauche, le fait bouillir, le traverse d’épingles, l’enfouit avec des malédictions. À l’heure dite, l’Anglais voit sa main atteinte ; peu de jours après il meurt[3]. Un livre imprimé en 1610 : « Le second jour des jours caniculaires », rapporte qu’une honnête femme menacée par une sorcière souffrit atrocement dans

  1. Voir le chapitre des Messes noires.
  2. Les Procès de sorcellerie au XVIIe siècle, librairie de la Nouvelle Revue, 1894.
  3. Margaret et Flover, Découverte étonnante, 1619.