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XXVII
PRÉFACE

des maléfices, commis le sacrilège ; ils ont sans doute lassé l’indulgente pitié de Dieu, car l’expiation ne s’est pas fait attendre. Ils errent, désorbités, à moitié fous, dans la vie, ne s’appartenant plus, ne se sentant plus, eux-mêmes, que pour constater leur déchéance et pour souffrir. Ce sont de vrais possédés que manient des forces mauvaises auxquelles il leur faut, même quand ils ne le veulent plus, obéir.

Ah ! il y a pourtant assez à faire pour se défendre contre cet odieux Tentateur qui s’infond, malgré nos résistances et nos prières, en l’âme de chacun de nous. Il nous guette, il nous pénètre à chaque instant ; il nous sème de pensées mauvaises, nous laboure d’idées folles ; il moissonne et engrange nos péchés, se nourrit de nos offenses et de nos fautes ; il suce nos crimes, « nostra crimina sugit, » comme le dit, en sa langue énergique, l’abbesse Herrade. N’est-ce donc point suffisant d’être toujours aux écoutes avec soi-même, de rester constamment sur le qui-vive, pour repousser les attaques de l’Ennemi, sans vouloir encore pactiser et entrer en relations avec lui ?

Tel qu’il est montré dans ce livre, le misérable sort auquel, ici-bas, le sorcier se voue, est une avance d’hoirie sur les enfers. Je souhaite que la lecture de ce volume préserve les coquins ou les dupes qui rêveraient de pénétrer, eux aussi, dans l’au-delà du Mal.