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LE SATANISME ET LA MAGIE

aussi vides, aussi perfides que la volonté le rêva. Le monde moderne qui te nie, tu y habites, tu t’y vautres comme sur les roses pourries d’un fumier aux fades senteurs.

Tu l’emportes, ô Satan, anonyme et obscur encore pour quelques années ; mais le siècle qui vient proclamera ta revanche. Tu renaîtras en l’Antechrist. Les sciences des mystères, jaillies tout à coup en onde noire du roc de nos dégoûts, abreuvent déjà les inquiétudes curieuses : les jeunes gens et les femmes se mirent en ces flots d’illusion enivrante et d’insanité.


Laisse celui qui a dédaigné ton piège en aimant ta douleur, dire à ces foules abusées le mystère de lie sur quoi coule, bondissant, ton fleuve de félicité mensongère où les lèvres assoiffées n’ont jamais gagné qu’une plus inexorable soif.

Satan charmant ! j’ai arraché ton masque de goulue volupté, et je me suis épris de ta face de larmes, belle comme une rancune éternelle et vaincue.

Satan hideux ! j’ai découvert ton ignominie et je révèle ton vertige. Si ton involontaire tourment s’orne de la noblesse d’être irrévocable et s’illumine à l’honneur de devenir une rédemption, ô Bouc Emissaire du monde, ton cœur palpitant de mort convoite l’immense et définitive bassesse ; tu sanglotes comme un Messie, mais tu corromps et dégrades comme une Damnation.


Donc, je dirai ton infamie et ton attrait, je chanterai la plainte infinie en maudissant tes crimes. Tu es l’idéal