Page:Bois - Le Satanisme et la magie.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
LE ROLE FADITIQUE DE LA FEMME

rien, elles sont faites d’une côte, d’un os courbe[1], d’une dissimulation rentrée, d’une lâcheté qui communie avec la Nature, cette maudite — d’une intrépidité qui brave tous les pouvoirs. Elles baisent le serpent qui leur enseigne l’art de s’enfouir, puis de saillir tout à coup dardantes et sifflantes. La Femme est le péché du premier soir, elle corrompt l’amant, l’époux, l’homme qui cependant est son père. Horreur des cultes mâles : l’homme le premier, l’homme l’unique, l’homme, une statue d’argile où souffle un Daimon magnétiseur, l’Homme qui n’a pas été l’Enfant ! L’Adam biblique n’est pas un être, il est un monstre artificiel, non un homme, mais un « Homunculus ». Il n’y a pas d’homme sans la mère, sans la femme. Notre père le plus lointain sort de la boue marine, selon les naturalistes ; et les naturalistes ont cette fois presque raison ; car la boue c’est la matrice, c’est la molle passivité, la creuse origine où dort le germe, le germe, qui avant de féconder les entrailles en sort. Mais elle est si bonne cette source de toutes les existences, qu’elle permet qu’on la blasphème. Au défi de toute religion profonde, de toute science calme, sa puissance est niée, sa douceur soupçonnée de traîtrise, son pardon inépuisable qualifié de révolte, sa charité appelée péché et damnation.


II

L’ardente et dédaigneuse Circé experte aux rites de Proserpine, la brutale Médée, qui cueille aux heures harmonieuses avec les étoiles, des simples qui effraient

  1. Voir Sprenger, Nider, etc.