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LE SATANISME ET LA MAGIE

sens d’ailleurs s’aiguisaient à ces corruptrices agapes ; elle s’embellissait de perversité. Ayant mis un peu de poudre sur la tête de son fils le plus petit qui crie sans cesse, il languit trois ou quatre jours, puis mourut sans baptême. Alors elle se sentit l’adepte vraiment de Morguet, ayant été amplement criminelle. Adepte et apôtre. Un autre enfant à elle, les fils à son mari, son frère, elle mène tout le monde au sabbat, poussant à la grande faute incestueuse… Le moulin voit de nuit la famille maléficée, gagnée par la gangrène satanique, apaisant une brûlure furieuse… et tandis qu’elle baise le Diable au genou, — obéissance prêtée à celui qui ne voulut pas obéir — lui la mord au front pour y tuer le baptême, la lumière, le souvenir d’un Dieu.


III
LA SOMNAMBULE DES VILLES


Elle n’émigre pas de son village, de sa forêt, de sa fontaine, l’épouse du Dieu Pan, saoule des effluves de la grossière Isis. Affiliée aux sectes vagabondes, elle regarde la ville, Paris surtout, comme une sorte de piège, où s’étiolerait sa puissance, où son charme tomberait à ses pieds comme un noir oiseau sans ailes ; car dans les cités Satan n’a pas besoin de magie pour régner. Toutes les maisons lui sont vouées, les temples eux-mêmes regorgent de luxure, d’orgueil, de coquetterie et de l’abominable médiocrité, blandices du plus laid des Démons. La nuit sainte de Noël n’est-elle pas choisie à Notre-Dame par les lubriques vieillards pour les antinaturelles chasses ? Satan ne fait pas de vrais prodiges ; il se contente de ses messes noires, offi-