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LES PETITES RELIGIONS DE PARIS

Gautama se préoccupe peu des innombrables divinités de l’Inde, et surtout de Brahma, c’est que les premières Upanischads, le Sankhya et le Véda sont naturalistes, et dans leurs entrailles ne recèlent pas le germe d’un Dieu créateur. Ni celui-ci ni celui-là n’innovent : ils se conforment tout simplement, l’un au génie unitaire de l’Occident, l’autre au génie extatique de l’Orient.

Pour le Christ, l’homme est dieu par la filiation au Père Céleste, pour le Bouddha les dieux, les vrais n’existent qu’à la condition d’avoir été au préalable des hommes. Ils forment une sorte de Cour invisible qui régit les affaires du monde, du haut de leur détachement universel.

Donc Jésus dira : « Il faut être bon parce que mon père est bon ». Donc le Bouddha dira : « Il faut être bon, parce qu’être mauvais c’est être malheureux, c’est s’éloigner de la divinité qu’il faut devenir. »