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Page:Boisgobey - Rubis sur l'ongle, 1886.djvu/244

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lieu de s’éclaircir, et Bécherel, très perplexe, ne pouvait mieux faire que d’attendre la sortie de l’homme au falot avant d’agir, car il n’était pas impossible que cet homme fût en ce moment près de la séquestrée. Il lui apportait peut-être des vivres. Et dans ce cas, la visite qu’il lui faisait ne serait pas longue.

Robert resta donc en observation ; seulement il se remit à cheval sur le faîte, en se reculant un peu et il partagea son attention entre le jardin et les vitrages mobiles.

Bientôt, il lui sembla que les plaques vitrées devenaient un peu plus brillantes, comme si elles eussent été éclairées par en-dessous ; faiblement, comme peut éclairer la lueur d’un falot. Il aurait bien voulu s’en assurer, en allant y regarder de plus près, mais il se dit qu’il ne verrait rien, à cause de l’épaisseur du verre, et qu’il ferait mieux de ne pas quitter son poste.

Bien lui en prit. Au bout de cinq minutes, les fenêtres à tabatière redevinrent ternes, et très peu de moments après, l’homme reparut dans le jardin, toujours armé de sa lanterne. Robert le suivit des yeux, le vit rentrer dans l’hôtel, et éteindre son fanal avant de fermer la porte.

Ce fut tout. L’hôtel resta silencieux et sombre. L’homme était sans doute parti comme il était venu : par la rue Milton. Donc, il n’habitait pas l’hôtel et tout semblait annoncer qu’il n’y reviendrait pas cette nuit-là.

La situation changeait de face. Certainement, le geôlier qui surveillait la prisonnière n’était pas Marcandier, car pour entrer en communication