Page:Boissier - Cicéron et ses amis.djvu/137

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point de si peu. Quand on songe à ces nations d’esclaves qu’ils entassaient dans leurs maisons et dans leurs terres, à ces affranchis qui formaient une sorte de cour autour d’eux, à cette multitude de clients qui encombraient les rues de Rome par lesquelles ils passaient, à ces hôtes qu’ils avaient dans le monde entier, à ces villes et à ces royaumes qui imploraient leur protection, on s’explique mieux l’autorité de leur parole, la fierté de leur attitude, l’ampleur de leur éloquence, la gravité de leur maintien, le sentiment de leur importance personnelle qu’ils mettaient dans toutes leurs actions et tous leurs discours. C’est en cela surtout que la lecture des lettres de Cicéron nous rend un grand service. En nous donnant quelque idée de ces grandes existences que nous ne connaissons plus, elles nous font mieux comprendre la société de ce temps.