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l’académie française au XVIIe siècle.

lui a donné l’audace de s’attaquer aux questions les plus graves, le désir de mener l’opinion et la force d’y réussir.


II

Quand les amis de Conrart, après beaucoup d’hésitations, se furent décidés à accepter les propositions du cardinal, l’Académie française fut établie, sous le protectorat de Richelieu, par des lettres patentes du mois de janvier 1635. Pendant qu’on travaillait à faire enregistrer ces lettres au Parlement, ce qui dura quelque temps, la compagnie acheva de se constituer. Elle se fit un règlement qui est à peu près celui d’aujourd’hui, et se compléta. On avait décidé du premier coup qu’on serait quarante ; les douze membres de la petite société avaient donc à se donner vingt-huit confrères. Ces choix, comme on le pense bien, ne se firent pas en un jour, ni même en un an. En réalité, le chiffre définitif ne fut atteint qu’en 1639, par la nomination de Priezac.

Les choses se passèrent d’abord d’une manière très confuse. Au début, on ne votait pas au scrutin ; chacun proposait un nom, d’ordinaire