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l’académie française sous l’ancien régime.

Après que le directeur a eu parlé, le roi s’est levé et a dit qu’il confirmait avec plaisir à l’Académie française les assurances qu’il lui avait données de sa protection et a témoigné une satisfaction extraordinaire du compliment qu’il venait d’entendre[1] » Après quoi, le maître des cérémonies ramenait la compagnie dans le salon où il l’avait prise. D’ordinaire la journée s’achevait gaîment. Tantôt un des académiciens de la cour, le marquis de Dangeau, par exemple, invitait ses confrères à dîner et « les traitait avec beaucoup de magnificence » ; tantôt c’était le roi qui faisait les frais du repas et qui commandait à son premier maître d’hôtel « de bien régaler l’Académie ». Il est probable que le maître d’hôtel se piquait d’accomplir exactement la recommandation du roi, car Bussy-Rabutin, qui assista à l’un de ces dîners, écrit à sa fille : « Nous fûmes six heures à table, où la santé du protecteur de l’Académie ne fut pas oubliée[2] ».

  1. Registres, I, p. 167-168 (12 juin 1677).
  2. Id., I, p. 302, note 2.