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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/101

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Un Vaincu.

fut rapidement organisée, et les premiers succès furent pour elle. D’ailleurs, le Nord avait une confiance absolue dans la supériorité de ses forces, et ne semblait pas pressé d’en faire usage. Il considérait la rébellion comme un feu de paille qui s’éteindrait de lui-même ; les moyens employés pour le circonscrire se trouvèrent insuffisants.

Surpris par les revers, le Nord allait faire, avant notre pays, la cruelle expérience qui nous coûte si cher. Décréter des levées d’hommes est facile, trouver l’argent pour les équiper et les faire vivre est encore possible, mais les qualités militaires, la discipline, l’expérience, la force de résistance, toute la préparation morale et physique qui est nécessaire aux chefs et aux soldats, ne se décrète pas. À coups de dollars, le Nord fabriqua beaucoup de canons, et réunit 500, puis 800, puis 2,500,000 hommes ; il eut une foule armée, il n’eut pas, de longtemps du

    ajoute que, dans le Sud, trois cent cinquante et un mille hommes furent enrôlés dès la première année.