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Un Vaincu.

vieux et suis si changé que tu ne me reconnaîtrais pas, mais je t’aime juste autant qu’autrefois et tu sais de quelle vigoureuse affection il s’agit.

« Nous vivons vraiment dans un temps bien sérieux, ma chère enfant, et le ciel est sombre sur nos têtes, mais il s’éclairera de nouveau. J’espère que la Providence nous prendra en pitié et nous donnera la liberté et l’indépendance. — Fais, pour notre cher pays, tout ce dont tu seras capable. Implore le secours de notre Père qui est aux Cieux, prie pour nos soldats qui souffrent, pour les familles dans l’angoisse… Je prie jour et nuit pour vous tous, mes enfants dispersés, que le Dieu tout-puissant vous guide, vous garde et vous protége !

« J’ai peu de temps pour écrire, il faut me pardonner mes courtes et tristes lettres. Écris-moi quand tu le peux et aime toujours ton père dévoué.

« R. E. Lee. »