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Un Vaincu.

ciées pour l’hiver, et il semblait que le Sud comptât seulement sur les négociateurs pour achever l’œuvre de son indépendance.

Pendant ce temps, le Nord, au contraire, était revenu de ses rêves de facile triomphe et s’organisait avec une fiévreuse ardeur. Ses immenses ressources financières lui permettaient de ne rien ménager. Toutes les usines travaillaient à la fois à l’armement du pays, tandis que des primes énormes étaient offertes aux engagés militaires[1].

Aux premiers jours du printemps, 800,000 hommes, pourvus avec abondance de tout ce qui pouvait ajouter à la puissance de leurs efforts, s’étaient mis en mouvement. Pendant que la Nouvelle-Orléans était surprise par la flotte fédérale, le Tennessee, le Kentucky et le Missouri

  1. En 1862 déjà, le volontaire, outre 1000 francs une fois payés, recevait, quoique défrayé de tout, 65 francs par mois pour sa solde, et sa femme, s’il était marié, 40 francs par mois. (Campagne du Potomac, M. le prince de Joinville). Les années suivantes, les primes augmentèrent en proportion des difficultés du recrutement.