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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/140

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Un Vaincu.

traditionnelle de l’Angleterre à l’égard de la formidable marine de l’Union, sur l’intérêt visible de la France, la plus engagée des trois dans la guerre nouvelle, enfin, on savait que les diplomates avaient laissé échapper quelques mots, et ces mots d’encouragement étaient répétés partout, exploités, et peut-être exagérés.

C’était alors une opinion généralement répandue parmi les Sudistes, qu’une grande partie de la population de l’État de Maryland, quoique soumise en apparence au gouvernement de Washington, était de cœur avec eux. Ils en vinrent à penser que l’apparition de leur drapeau sur le sol du Maryland pourrait y amener un soulèvement. On prouverait à l’Europe, par ce mouvement offensif, l’importance des récentes victoires, on lui ferait constater que le Nord était, pour le moment, hors d’état de défendre sa frontière, et si le Maryland se joignait à la Confédération, cette force nouvelle ferait peut-être pencher, en faveur du Sud, la balance indécise des puissances européennes.

Croire ce qu’on désire est une disposition