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Un Vaincu.

jours le sort de la cavalerie qui lui faisait défaut. Une fois sur le territoire ennemi, les informations devinrent plus difficiles encore à obtenir sans elle, et cependant il fallait marcher, sous peine de laisser s’achever la centralisation des forces énormes que préparait le patriotique élan des Nordistes.

Jour après jour, Lee attendit vainement, avec une anxiété contenue mais poignante, un message de Stuart. Ses officiers inquiets se déclaraient « affamés de cavalerie[1] » et maudissaient le retard qui les paralysait. Ils parlaient volontiers de leurs griefs devant le général, mais ne pouvaient l’amener à formuler un blâme sur le lieutenant dont l’inexactitude menaçait de lui coûter si cher.

On sut plus tard que Stuart avait cédé au désir d’enlever un corps ennemi peu éloigné de sa route ; il se trouva aux prises avec des forces considérables et fut repoussé[2]. Cet échec l’obli-

  1. Hungry for cavalry.
  2. Le second fils du général, Fitzhugh Lee, fut blessé dans cet engagement et resta aux mains des Nordistes.