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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/211

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Un Vaincu.

pas de dissimuler le danger à ses hommes. « Si nous ne faisons pas une trouée, dit-il, nous serons prisonniers, et ce n’est pas là une grosse affaire ; mais comprenez bien que le général Lee sera ruiné du coup et pour toute la campagne ; on est trop pauvre maintenant chez nous pour qu’on puisse lui rendre des équipages tels que ceux-ci. »

Au nom de Lee, les Sudistes, secouant le souvenir de leur défaite, retrouvèrent l’entrain qui n’appartient d’ordinaire qu’aux victorieux. Leur énergique défense donna le temps de leur porter secours, et quand le général rejoignit le convoi, l’escorte fidèle eut la joie de lui présenter, sans qu’il en manquât un seul, les chariots sauvés pour l’amour de lui.

Enfin, les premiers bataillons atteignirent la rive du Potomac. Hélas ! ce fleuve toujours très rapide et qui a trop souvent des allures de torrent, avait débordé, grossi par les pluies, il était devenu impraticable !

Pendant sept jours, l’armée de Lee, pressée au nord par celle de Meade, cernée au sud par