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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/276

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Un Vaincu.

Lee gagna du temps et le mit à profit pour s’éloigner toujours. Le 8, il écrivait encore à Grant : « Je ne crois pas que le moment soit venu de nous rendre… »

Le 9, au matin, près de la station d’Appomatox, l’armée confédérée se trouva complètement cernée par des masses immobiles de cavalerie.

Il restait à Lee huit mille hommes encore armés, et près de dix-huit mille infortunés trop faibles pour porter un fusil.

Le général décida en conseil de guerre, qu’une tentative encore, — la dernière, sans doute, — serait faite pour s’ouvrir un chemin à travers les lignes ennemies. Lynchburg n’était plus qu’à trente-huit kilomètres ; si l’on n’avait devant soi que de la cavalerie, on pouvait encore une fois réussir, si au contraire l’infanterie fédérale avait rejoint et se trouvait en force, il ne resterait plus qu’à se rendre.

Même à cette heure suprême pour tous, ses officiers remarquèrent avec quelle douleur le général résuma les avis. On parlait de la nécessité