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Un Vaincu.

volution qui enlevait la prépondérance au Sud était légale, elle aurait dû être pacifique. Quelles que pussent être les conséquences, le devoir du Sud était de se soumettre au président imposé par la majorité, comme naguère le Nord s’était soumis à M. Buchanan.

Le Sud pensa autrement. La guerre civile fut sa faute, — nous dirions son crime, si l’étrange contexture de la Constitution n’était, d’après nous, la grande coupable. C’est elle qui avait donné naissance à une telle exagération des idées fédéralistes que la généralité des esprits en était venue à n’admettre d’autre souveraineté réelle que celle de chaque État[1].

Aussi bien, nous n’avons pas à nous arrêter encore sur ce brûlant terrain ; nous racontons simplement une vie, mais une vie que devait

  1. « Chez nous, chaque citoyen est un citoyen de quelque État ou territoire, et c’est par là et non en un autre sens, que nous sommes citoyens des États-Unis. » (Alexander. H. Stephens, A Constitutional view of the late war, p. 38.)