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Page:Boissonnas, Un Vaincu, 1875.djvu/92

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Un Vaincu.

opinion « l’attitude hostile que les deux portions du pays avaient prise l’une vis-à-vis de l’autre, était l’œuvre de manœuvres politiques et que la guerre eût été évitée si de part et d’autre on eût fait preuve de patience et de sagesse[1]. » S’il fût arrivé à temps, peut-être les conseils d’apaisement auraient-ils prévalu ; la Virginie, cette mère des États, ainsi qu’on la nommait, eût servi de lien entre les rebelles et le pouvoir central : la paix aurait pu être sauvegardée. Mais il voyageait encore quand parut un décret présidentiel ordonnant la levée du contingent de la Virginie et son enrôlement contre les États révoltés.

C’en fut trop pour le peuple Virginien.

Il ne put se résoudre à porter les armes contre ceux qu’il appelait : « ses vrais frères, ses frères du Sud, » et sa Convention, reconnaissant l’impossibilité de rester neutre, vota solennellement sa séparation, sa sécession[2].

  1. Déposition du général Lee devant la Commission d’enquête, 1866.
  2. Voir plus haut, page 54, en note, le texte de la ratifi-