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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

de l’école, et cela va activer l’empaquetage des malades. Il fait un froid aigre et noir que l’on redoute pour plusieurs d’entre eux ; mais je ne suis pas de ceux-là et je ne risque rien dans mes couvertures.

Chère mère, adieu… Sachez que je vous aime de toute mon âme. Souhaitez-moi de guérir à temps pour recommencer…

Barbier n’a pas reparu. Un mobile de Loir-et-Cher arrivé hier soir croit son fils prisonnier.

Adieu, adieu à tous !…

Madame de Thieulin à madame de Vineuil.
Le Bocage, près Chevilly, 30 novembre, soir.

Nous arrivons seulement, ma chère sœur. Quelle entreprise qu’un voyage en temps de guerre et par ce froid ! Je me reconnais de moins en moins.

On nous avait conseillé, à Bonneval, de ne nous aventurer que le plus tard possible dans la zone laissée libre entre les deux armées. Dans l’impossibilité de savoir exactement sur quel point, avant celui de Chevilly dont nous avions des nouvelles directes, nous trouverions les cantonnements français, mieux valait se tenir en dedans des lignes allemandes. Nous n’avons donc pris le plus long, un chemin qui remonte