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UNE FAMILLE PENDANT LA GUERRE.

la bénisse pour avoir dit cela ! Elle m’a fait du bien. Sa voix était si nette et si calme, que je voudrais l’entendre encore.

André à madame de Vineuil.
Vendôme, 20 décembre.

Chère maman,

J’ai peur que vous ne soyez inquiète de moi. Il n’y a pourtant pas eu de ma faute si vous êtes restée sans nouvelles. Avez-vous reçu mon petit mot daté d’Oucques, 13 décembre ? Je l’écrivais au moment même où le combat s’engageait autour de nous et nous obligeait à nous hâter.

Ce départ-là peut s’appeler le triomphe de Mlle M…, la directrice de l’ambulance. En deux heures, évacuer cent soixante-douze malades ou blessés sans confusion, sans que rien d’essentiel ait manqué à aucun d’eux ! Je vous raconterai cela une fois ; il y a eu de drôles de scènes.

Mais ce qui n’était pas drôle du tout était de se séparer des infirmiers, des médecins, des directeurs, de tous ceux que ce pauvre Barbier appelait si bien un gentil monde. Nous les rechercherons, n’est-ce