Je n’ai rien.
M’assurent le contraire, et vous m’êtes trop cher
Pour vous laisser garder un si cruel silence :
Manqueriez-vous pour moi déjà de confiance ?
Ouvrez-moi votre cœur, parlez donc.
Je ne puis.
Mais songez que tantôt vous me l’avez promis.
Qu’avez vous découvert ? Que venez-vous d’apprendre ?
Plus que je ne voulois.
Et j’exige de vous que vous vous expliquiez :
Me tiendrez-vous rigueur après tant d’amitiés ?
Je dois plutôt cacher le trouble qui m’agite.
Dans l’état où je suis, souffrez que je vous quitte.
Non : arrêtez, marquis, vous prétendez en vain
Que je vous abandonne à votre noir chagrin ;
Vous ne sortirez pas, quoi que vous puissiez faire,
Que je n’aie arraché de vous l’aveu sincère
Du sujet qui vous trouble, et qui vous porte à fuir.
Dispensez-moi, baron, de vous le découvrir ;