Page:Boissy-Chefs-d'oeuvre dramatiques-1824.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Comtesse.

Un gouvernement ? Oui. Quoi ! Ce n’est que cela ?
Oh ! rien ne presse moins : si ce n’est celui-là,
Vous en aurez un autre, et la chose est facile.
Mais pour l’homme divin, qui part de cette ville,
Le bonheur de l’entendre à ce jour est borné.
Il faut, il faut saisir le moment fortuné.
Si le baron manquoit cet instant favorable,
Il n’en trouveroit pas dans dix ans un semblable.

Le Baron.

Oui, madame a raison, et j’en dois profiter.

M. de Forlis.

Quoi ! pour un vain plaisir tu veux donc me quitter ?
Un ancien ami n’a pas la préférence ?

La Comtesse.

Moi, je suis près de lui nouvelle connoissance.
Il me doit plus d’égards.

M. de Forlis.

Il me doit plus d’égards.Oui, s’il faut parier,
C’est toujours pour celui qu’il connoît le dernier.

La Comtesse, au baron.

Le plaisir que j’attends me transporte d’avance.
Donnez-moi donc la main, partons en diligence.

Le Baron.

À des ordres si doux je me laisse entraîner.

Le Marquis, à M. de Forlis.

Monsieur, je vous promets de vous le ramener.

La Comtesse.

Non : c’est flatter monsieur d’un espoir téméraire.
J’enlève le baron pour la journée entière.