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Page:Boissy-Chefs-d'oeuvre dramatiques-1824.djvu/220

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Le Baron, à Lucile.

J’attends de votre bouche un arrêt favorable.
Déclarez mon bonheur.

Le Marquis, à part.

Déclarez mon bonheur.Quoique sûr d’être aimé,
Je n’ai pas son audace, et je suis alarmé.

Le Baron.

Que vois-je ! Vous restez dans un profond silence,
Quand vous pouvez d’un mot combler notre espérance ?
Eh quoi donc ! Cet aveu doit-il tant vous coûter ?
Vous n’avez simplement ici qu’à répéter
Ce que vous avez eu la bonté de m’écrire,
Et ce que je ne puis me lasser de relire
Dans ce tendre billet si cher à mon ardeur.
Ah ! n’en rougissez pas, il vous fait trop d’honneur.

La Comtesse.

Quel est donc cet écrit ?

Le Baron.

Quel est donc cet écrit ? Une lettre charmante.

La Comtesse.

Donnez-moi ; de la voir je suis impatiente.

(Elle prend la lettre, et la lit.)
M. de Forlis.

Cette lettre, ma fille, a nommé ton époux :
L’homme à qui tu l’écris…

Le Baron, à Lucile.

L’homme à qui tu l’écris…Est seul digne de vous.
N’en convenez-vous pas, ainsi que votre père ?

Lucile.

Oui, monsieur, j’en conviens.