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autant de leçons pour moi. Plus je vous vois, et plus je sens la supériorité que vous avez sur nous.

Le Marquis, à part.

Ce jeune homme est assez poli pour un anglais.

Le lord Houzey.

Enseignez-moi, de grâce, comment vous faites pour être si aimable. C’est un je ne sais quoi qui nous manque, que je ne puis exprimer.

Le Marquis.

Et qu’il ne vous sera pas difficile d’attraper. Vos discours, vos façons, vous distinguent déjà de vos compatriotes. Vous savez vivre, vous sentez votre bien, et vous avez l’air français.

Le lord Houzey.

J’ai l’air français ? Ah ! monsieur, vous ne pouvez rien me dire dont je sois plus flatté. C’est de tous les airs celui que j’ambitionne le plus.

Le Marquis.

Vous avez du goût, milord, vous irez loin. Vous avez de la figure, vous avez des grâces ; ce seroit un meurtre de les enfouir ; il faut les développer, monsieur, il faut les développer. La nature commence un joli homme, mais c’est l’art qui l’achève.

Le lord Houzey.

Eh ! en quoi consiste précisément cet art ?