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Page:Boissy-Oeuvres de Théâtre de M. Boissy. Vol.2-1773.djvu/239

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Scène IX.

LE BARON, MONTVAL, CHAMPAGNE.
LE BARON.

Je viens tout transporté. Ce que m’a dit ma sœur
Est-il bien vrai, parlez, mon cher Libérateur ?
Vous allez être à nous tout entier sans partage,
Je bénis le lien d’un si beau mariage.

MONTVAL.

Je dois remercier plutôt votre bonté.

LE BARON.

Nous ne vous perdons pas, & j’en suis enchanté.
Me voilà pour jamais revenu de ma crainte,
D’une vive douleur j’en avois l’ame atteinte,
Le Ciel vient pour nos jours de vous bien conseiller,
Vous serez à portée en tout tems d’y veiller.

MONTVAL.

J’en ferai ma premiere & ma plus chere étude,
J’écarterai de vous la moindre inquiétude.

LE BARON.

Poëte & médecin, que de ressource en vous !
Pouvons-nous faire un choix plus commode & plus doux ?
Vous rimerez pour moi pendant la matinée,
Et ma fille pourra vous voir l’après-dînée.
Le soir vous donnerez tous vos soins à ma sœur.
Pour toute ma maison quel plaisir ! quel bonheur !
Un nœud si fortuné ne peut trop tôt se faire ;
Et je brûle déjà de vous voir mon beau-frere.

MONTVAL, à part.

Qu’entens-je ? juste Ciel !