et de les combattre sous le commandement d’un si glorieux capitaine.
Sifroy, en sa qualité de puissant chevalier, aurait eu honte de se reposer dans son bonheur pendant que d’autres songeaient au salut public. Mais comment quitter Geneviève ? Comment la résoudre à une séparation ? Ils pleurèrent longtemps avant de pouvoir s’y décider l’un et l’autre ; et, lorsque Dieu eut enfin envoyé à Geneviève une forte résolution, lorsque Sifroy quitta sa jeune et belle et bonne Geneviève, ils pleurèrent bien plus encore.
VI
Les préparatifs étant terminés et le jour du départ
venu, le comte appela tous ses domestiques,
et, après leur avoir recommandé l’obéissance envers
sa chère femme, il prit son favori par la main
et, le présentant à Geneviève, il dit : « Madame,
voici Golo à qui je laisse le soin de vous consoler.
L’expérience que j’ai de sa fidélité me fait espérer
que l’ennui que va vous causer mon absence sera
en quelque façon tempéré par le zèle de ce bon serviteur. »
Mais Geneviève ne songea guère à Golo ; elle se pâma en voyant venir l’heure du départ ; on la releva,