Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/110

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e de Geneviève, et voyant qu’elle entendait, quoiqu’elle s’en cachât, ce qu’il voulait lui dire, prenant d’ailleurs la sage dissimulation de sa maîtresse pour un consentement réel, il montra son visage plus à découvert, et ses soupirs se mêlèrent à ses paroles.

« Madame, dit-il, je ne vois rien d’aimable que vous ; j’ose croire que vous me jugez digne de votre amitié, et, s’il vous plaît, au cas que Sifroy meure, de m’accepter un jour pour époux, je ne me plaindrai pas. »


XII

Épouvante de Geneviève.

Ces mots furent un coup de foudre pour Geneviève ; néanmoins, lorsqu’elle eut repris ses sens, sa colère et son indignation s’exhalèrent librement ; elle représenta à Golo la honte de son infidélité avec des reproches si amers, que, s’il avait véritablement aimé Geneviève, il aurait eu bien de la douleur en l’entendant lui exprimer son mépris.

Elle disait : « Misérable serviteur, est-ce ainsi que vous gardez la fidélité promise à votre maître ? Avez-vous bien osé former le désir de la mort de mon époux ? Avez-vous osé croire que je consentirais à devenir jamais votre femme, moi qui