Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/113

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paroles lancées à dessein, il lui dit : « Madame, si je vous parle, ce n’est pas pour vous contraindre à m’aimer contre votre inclination, mais seulement pour vous disposer à être moins cruelle et à m’accorder la demande que je vous fais d’avancer ma mort avec ce fer, et de me punir du crime que j’ai commis. » En même temps il lui tendait un poignard.

Geneviève ne répondit pas. Piqué de ce silence, Golo se retira plein de rage. Quelques jours après, il fit appeler deux ou trois des plus anciens serviteurs de la maison, et, laissant couler de ses yeux des larmes perfides, il leur parla de la sorte :

« Mes amis, je ne saurais vous faire comprendre le déplaisir avec lequel je me trouve dans la nécessité de vous découvrir une chose que j’ai longtemps cachée. Je me tairais s’il ne s’agissait de notre maître, que Madame la Palatine a trahi.

« Oui, j’ai honte, et je n’ose qu’en me contraignant dire ce que j’ai vu. Mais quel moyen de vous cacher ce qu’à la fin vous-mêmes vous découvririez !

« Vous connaissez Raymond, le pourvoyeur. Eh bien ! cet hypocrite serviteur a conseillé à Geneviève une résolution criminelle. Ils ont formé le projet d’empêcher le retour de notre maître et de