Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/145

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Mais, dès le point du jour, Sifroy se leva et retourna dans le jardin ; il fit creuser le sol. Au lieu où avait disparu le fantôme, on trouva les os d’un homme chargé de fers. Quelqu’un des domestiques dit que c’étaient là les restes de Raymond le pourvoyeur. Sifroy ordonna qu’on le fit enterrer et qu’on dît des messes pour son repos. Depuis ce temps-là on n’entendit plus de bruit, la nuit, dans le château ; mais Sifroy n’en eut pas l’esprit plus tranquille.

Il reconnut enfin que ces frayeurs étaient l’effet de quelque crime approuvé par lui. On entendit ces mots sortir de sa bouche : « Ah ! Geneviève, que de tourments tu me causes ! »


XXX

Geneviève et Bénoni dans les bois.

Cependant Bénoni, arrivait à sa septième année. Sa mère n’oubliait rien de ce qui pouvait servir à son instruction. Le matin et le soir elle le faisait mettre à genoux devant la croix, et jamais ne lui permettait de téter sa biche qu’après avoir prié Dieu à genoux. Une fois il lui dit : « Ma mère, vous me commandez souvent de dire : Notre père qui êtes aux cieux. Qui donc est mon père ?

— Ah ! mon cher fils, cette demande est capable de faire mourir votre pauvre mère. »