Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/174

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ma fille ; » l’autre disait : « Il m’a volé ; » l’autre disait : « Il m’a battu et blessé. »

Le duc, qui entendait dire ces choses de son fils, se prit à pleurer et dit : « J’ai eu une grande joie en voyant qu’il me naissait un fils ; mais j’en ai un qui me fait tant de peine que je ne sais ce que je dois faire. »


IX.
Comment le duc de Normandie envoya des gens pour prendre son fils Robert qui leur creva les yeux.

Un chevalier qui était là, voyant le duc en cette grande douleur, lui dit : « Monseigneur, je vous conseille de mander Robert et de le faire venir devant vous, en la présence de toute votre cour. Vous lui défendrez de faire dorénavant le moindre mal, lui disant que, s’il désobéit, vous le ferez emprisonner et ordonnerez justice. »

Le duc écouta volontiers ce conseil et dit que le chevalier avait parlé sagement. Il envoya aussitôt des gens par le pays pour chercher Robert, et leur commanda de l’amener devant lui.

Robert, qui était dans les champs, apprit que le peuple s’était plaint à son père et que le duc avait commandé qu’il fût pris et mené devant lui. Sa colère fut grande ; et à tous ceux qu’il rencontrait, même aux messagers de son père, il creva les