Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/187

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et plusieurs de ceux qui le voyaient le frappaient. Mais, plus ils frappaient, plus il avançait ; il fit tant qu’il arriva là où était le pape, il se jeta à genoux à ses pieds en criant à haute voix : « Saint-père, ayez pitié de moi, » ce qu’il dit à plusieurs reprises ; et ceux qui étaient auprès du pape étaient fort mécontents de ce qu’il faisait un pareil bruit et le voulaient chasser ; mais le saint-père, voyant son ardent désir, en eut pitié et dit à ses gens : « Laissez-le entrer ; car, à ce que je vois, il a grande dévotion. » Et il commanda qu’on fît silence, afin qu’il pût mieux entendre ce que Robert voulait dire.

Alors Robert parla au pape et lui dit : « Saint-père, je suis le plus grand pécheur du monde. »

Le pape le prit par la main et le fit lever ; puis il lui demanda : « Que voulez-vous ? pourquoi parlez-vous ainsi ?

— Ah ! saint-père, dit Robert, je vous prie qu’il vous plaise de m’ouïr en confession : car, si je n’ai pas absolution de vous pour tous les péchés que j’ai faits, je suis éternellement damné, ainsi que l’on m’en a averti ; et j’ai grand’peur en moi que le diable ne m’emporte, vu les terribles et énormes péchés dont je suis rempli, plus que nul homme au monde. Et, parce que vous êtes celui qui a la puissance de donner aide et consolation à ceux qui en ont besoin, je vous supplie très-humblement, en l’honneur de la sainte passion de Dieu,