Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/208

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gens et chevaux tomber ; c’était plaisir à voir cette fête. Robert, qui était venu sur son cheval blanc et avec ses blanches armes, se mit au plus fort de la mêlée, et nul, si hardi qu’il fût, n’osait l’attendre, à cause des grands coups qu’il donnait, car il frappait d’estoc et de taille [1], et ne perdait pas un coup. A l’un il rompait la tête, à l’autre les reins : tous demeurèrent morts.

Les Romains se ralliaient autour de lui et prenaient courage. De la grande joie qu’ils avaient de voir Robert ainsi besogner contre cette canaille, la force leur croissait tellement, qu’avec son aide tous les Sarrasins furent occis : de quoi on eut grande joie en la cité de Rome.


XXV.
Comment un des chevaliers de l’empereur mit un fer de lance dans la cuisse de Robert.

Quand la journée fut passée et la bataille gagnée, chacun s’en retourna à son hôtel, et Robert voulut aller vers la fontaine du verger pour quitter ses armes, comme il avait déjà fait deux fois ; mais les chevaliers qui s’étaient remis en embuscade dans le bois sortirent tous ensemble, disant : « Seigneur

  1. Note 37 : De la pointe et du tranchant.