Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/218

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mis en paix les Romains, il s’en retourna à Rouen avec sa compagnie ; il y trouva sa mère et sa femme, qui éprouva une grande douleur quand elle sut que l’empereur était mort ainsi par le fait du traître sénéchal. La duchesse, mère de Robert, la consolait et cherchait à lui donner toutes les distractions qu’elle pouvait imaginer.

Pour mettre fin à cette histoire, nous laisserons le deuil de la jeune duchesse et parlerons encore un peu de Robert, lequel, en sa jeunesse, fut si pervers, si mauvais et si enclin à tous les vices, que c’était un prodige de malice. Depuis il fut comme un homme sauvage, sans parler, comme une bête ; ensuite, reprenant son rang et comblé d’honneurs, il vécut longuement et saintement avec sa femme et en bonne renommée. Il eut d’elle un beau fils nommé Richard [1], qui fit avec l’empereur Charlemagne plusieurs grandes prouesses, et aida à accroître et exalter la foi chrétienne.

Cette histoire apprend qu’il ne faut
Désespérer jamais de faire pénitence ;
Il n’est défaut,
Il n’est offense,
Il n’est crime cruel qu’on ne puisse oublier :
Le tout est de s’humilier.

  1. Note 38 : Richard est le héros du conte qui a pour titre : Richard sans Peur.