Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/227

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III.
Comment le héraut de France apporta la réponse que lui avaient faite les barons d’Espagne.

Quand le héraut fut de retour à Paris, il s’en alla descendre au palais, puis il entra dans la chambre où était le roi, auquel il dit : « Sire, qu’il vous plaise savoir que je viens de Ségovie, où j’ai trouvé le peuple qui tient la reine assiégée. J’ai présenté vos lettres aux barons et aux capitaines de l’armée, qui se sont assemblés et les ont fait lire par un de leurs officiers ; après quoi, ils m’envoyèrent quérir, me firent réponse de bouche, disant qu’ils s’étonnaient de ce que vous preniez souci d’une chose qui en rien ne vous touche, et que vous ne vous mettiez pas en peine de les venir chercher : car, malgré vos lettres et toutes vos menaces, ils ne laisseront pas de mettre fin à leur entreprise, vu qu’ils n’ont rien à faire avec vous. Je les requis de me donner réponse écrite ; mais ils me répondirent que je n’en recevrais point, et que j’eusse à quitter le pays en six heures. Quand je vis que je ne pouvais faire autre chose, je partis promptement. Il me semble, au surplus, que la ville est assez forte pour tenir longtemps, et même elle est bien pourvue de vivres. »