Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/233

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disant : « Très-puissant roi, nous savons bien que vous ne pouvez longuement demeurer ici, à cause des affaires de votre royaume, et il ne nous est pas possible de vous récompenser. Toutefois, sire, nous ferons ce qui sera en notre pouvoir, vous priant que vous mettiez sur nous et sur nos successeurs tel tribut qu’il vous plaira de mettre ; car nous voulons dorénavant tenir notre royaume de vous, comme de bons et loyaux sujets. »

Quand le roi entendit ces paroles, il eut pitié d’eux et leur dit en les relevant : « Amis, croyez que ce n’est pas l’envie d’acquérir des terres qui m’a fait venir en votre royaume, mais seulement la ferme volonté de conserver la justice et de sauver l’honneur des princes ; ainsi, je vous prie qu’il ne soit plus parlé de ces choses, et ne pensez qu’à maintenir vos sujets dans le devoir et dans la crainte de Dieu. Par ce moyen, et non autrement, vous vivrez en prospérité, et si quelque chose de mal vous arrive, faites-le moi savoir, et sans faute je vous secourrai. »

Quand ils virent le bel amour que le roi de France avait pour eux, la reine prit sa fille, qui avait un peu plus de trois ans, entre ses bras : « Sire, dit-elle, puisque aussi bien nous avons mis toute notre espérance en vous, nous désirons que cette pauvre fille que vous voyez entre mes bras vous soit recommandée ; car nous sommes hors d’espé